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jeudi 27 septembre 2012

Pain d'Alep et conte à la baguette

Lorsque je prends un bain, je vois le premier et le dernier pain d'Alep que j'ai acheté...
Il est posé sur deux savons de Marseille, je le regarde et je n'ose jamais l'attraper pour le faire mousser. 

Non, je ne peux me résoudre à le réduire en fines bulles que j'imagine blanches comme des âmes d'enfants qui n'ont pas demandé à naitre... Je n'ose l'user et le laisser partir et s'évanouir dans l'égout.
Oh, oui je sais, c'est idiot de faire un parallèle avec les caniveaux rougis par le sang d'autant d'enfants nés dans un pays en guerre. Peinée autant par les visions d'horreurs que par le vague souvenir d'une personne croisée hier, proclamant un imbécile mais non heureux : "on récolte ce qu'on sème".
Comme si ces mioches et leurs pères et leurs mères, leurs oncles et les autres avaient mérité ça et en faisant quoi ? Qu'est-un mioche ou même un homme pourrait bien faire pour vivre dans un pays en guerre dans l'indifférence mais dans le relai des journalistes ? 

Je sais que ça ne sert à rien de préserver un vestige qui ne vient probablement même pas de la ville éponyme, mais c'est ma façon niaise, imbécile, inutile d'observer mon impuissance à, oh, non même pas à changer le monde, mais à le comprendre.

Ma voisine qui attendait la mort avec impatience pour rejoindre son époux (j'espère que dieu s'il existe lui aura créé un paradis pour qu'elle y retrouve son homme), disait que la terre était le purgatoire... Étrange vision, je sais. Ce qui m'a fait penser à moi que l'enfer était sur terre et que donc le paradis aussi. Logique toute personnelle.

Tout ça pour vous livrer un conte philosophique chinois :

L’enfer et le paradis

Un vieux sage chinois reçut un jour la faveur de visiter le ciel et l’enfer.

En enfer, il vit des hommes et des femmes blêmes, décharnés, assis autour d’un plat de riz énorme et appétissant. Ils mourraient tous de faim car ils n’avaient pour manger que des baguettes démesurées, longues comme des rames de sampang.


Effrayé, le sage s’enfuit au paradis.
Là, il vit des hommes et des femmes assis autour d’un plat de riz tout semblable au premier.
Mais ils étaient heureux, épanouis et resplendissants de santé. Pourtant, ils avaient également des baguettes longues comme des rames de sampang mais chacun, avec ses baguettes immenses, donnait à manger à son vis-à-vis.

4 commentaires:

  1. Merci. Belle leçon.

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    1. Oh, ben de rien, une histoire glanée en route et gardée précieusement.

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  2. Superbe cette histoire! C'est la recette du bonheur, penser aux autres (c'est mieux que de tourner en rond à ressasser ses propres misères...)

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    1. Merci, Tilleul, je pense que parfois il faut aussi se tourner vers soi pour remédier à ses problèmes et catériser ses plaies mais une fois fait oui, peut-être bien qu'on gagne sa place au paradis en pensant aux autres ;-) PEnser aux autres quand on va si mal qu'on ne peut les aider, j'ai pratiqué jadis et j'en souffrais beaucoup, aujourd'hui ça me rend heureuse mais j'ai changé dedans, la vie change dehors aussi ;-)

      Très belle journée à toi ! Je file !!

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