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mardi 4 septembre 2012

Brouillard et rentrée

Deux choses que je n'aime guère.

Longtemps, je me suis fichue du brouillard, lui et moi nous vivions chacun de notre côté. Il faisait son boulot en rendant invisible à l’œil les choses lointaines et je faisais ce que j'avais à faire de mon côté.

Nous avions un ami, solide, gaillard, drôle, provocateur aussi à son heure, humain, consciencieux, il avait grand coeur (trop). Dans deux jours, ce sera le triste anniversaire de sa mort. Je me souviens encore du poids de Fred muet et effondré dans mes bras. Il a mis deux longues minutes à me dire qu'il était mort. Un accident a traversé mon esprit, il était jeune encore, trop jeune pour mourir de mort naturelle, je l'avais vu deux jours auparavant, il était en pleine santé.
Ce n'est qu'après, bien après que j'ai su qu'il s'était pendu.
Je l'avoue parfois Fred et moi, on se souvient de lui : dans les moments de joie qui nous aurions pu partager avec lui et on le traite de con.

Longtemps, très longtemps, la colère envolée, nous est resté le poids de l'incompréhension et de la culpabilité, le brouillard. S'il nous avait dit, aurions-nous pu ? Si nous avions su, aurions-nous pu ?
Il y a des choses qui bouleversent une vie toute entière et je ne saurais faire l'inventaire de tout ce que son geste a bousculé dans la notre... 

Je n'aime guère le brouillard.
J'aime les gens triste-heureux qui osent rire mais pleurer aussi. Toujours gai ?  Ça m'effraye, le monde est ce qu'il est, il y a tant de raison de pleurer. Toujours triste ? Ça m'effraye tout autant, le monde est ce qu'il est, il y a tant de raison de rire ou de sourire...


Photo de Fred, traces d'un jour où nous avons joué aux billes comme des mioches...

6 commentaires:

  1. Réponses
    1. Merci ma toute chère, un chaleureux silence marqué, ça fait toujours chaud au coeur. Je t'embrasse.

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  2. Un pont en valve de solen, astucieux !

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    1. Merci ! Oui et rigolo !! On dirait que ces moitiés de coquillage ont été conçues pour faire rouler les billes !!

      PS : merci je ne connaissais pas le p'tit nom à particule de ce que j'appelle couteau

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  3. Quel douloureux anniversaire pour vous, ses amis si chers !!!
    Ton association avec la photo de Fred me fait penser à cette expression : "Il a repris ses billes" ... Mais vous, vous continuez à jouer, à avancer dans la vie en pensant à lui ... Il est toujours présent dans vos coeurs !
    De bonnes bises réconfortantes !

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    1. Oui... il a repris ses billes et on s'est retrouvé comme deux cons à jouer sans lui. Avec le temps sa présence lorsqu'elle s'éveille à nos mémoires devient moins douloureuse.
      ça congèle le coeur ces gestes là et puis, le soleil des autres réchauffe le coeur des uns.

      Merci ma toute chère, je t'embrasse aussi !

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